Le chef des paramilitaires de Wagner, Yevgeny Prigojine, qui reste actif bien qu'il ait mené une mutinerie ratée contre les hauts gradés de l'armée russe le mois dernier, a salué le coup d'État militaire au Niger comme une bonne nouvelle et a proposé les services de ses combattants pour rétablir l'ordre.
Un message vocal diffusé sur les canaux de l'application Telegram et présenté comme étant Prigojine ne revendique pas son implication dans le coup d'État, mais le décrit comme un moment de libération des colonisateurs occidentaux qui, selon lui, n'a que trop tardé.
"Ce qui s'est passé au Niger n'est rien d'autre que la lutte du peuple nigérien contre ses colonisateurs qui tentent de lui imposer leurs règles de vie et leurs conditions et de les maintenir dans l'état où se trouvait l'Afrique il y a des centaines d'années", indique le message, posté jeudi soir.
L'orateur avait la même intonation et la même tournure de phrase en russe que le patron de Wagner.
Appels à la libération de Bazoum
Mercredi, dès les premières heures de la matinée, un groupe des éléments de la garde présidentielle avait pris en otage le président Mohamed Bazoum et procédé à l'arrestation du ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, Hamadou Souley Adamou assurant l'intérim de son collègue de la Défense nationale Alkassoum Indatou.
La présidence avait publié dans un premier temps un communiqué laissant entendre que l'armée a refusé de soutenir ce mouvement d'humeur avant de retirer le texte.
L'Union africaine (UA) a "fermement" condamné, mercredi, ce coup de force au Niger, appelant au "retour immédiat et sans condition des militaires félons à leurs casernes".
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme appelle à la libération de tous les membres du gouvernement nigérien encore détenus.
Élu en avril 2021 pour un mandat de cinq ans, Mohamed Bazoum est le cinquième président à être déchu par un coup d'État militaire au Niger depuis l'indépendance du pays en 1960.