Les pluies dévastatrices qui ont déclenché des inondations meurtrières au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Nigeria et au Soudan au cours des derniers mois ont été aggravées par le changement climatique causé par l'homme, a déclaré mercredi une équipe de scientifiques internationaux.
Le réchauffement de la planète a rendu les pluies diluviennes saisonnières de cette année plus intenses de 5 à 20 % dans les bassins du Niger et du lac Tchad, a déclaré World Weather Attribution (WWA), un groupe de scientifiques qui étudie le lien entre le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes.
Ce groupe a également indiqué que des précipitations aussi intenses pourraient se produire chaque année si le réchauffement se poursuit.
« Les épisodes de fortes pluies estivales sont devenus la nouvelle norme au Soudan, au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad », a indiqué Izidine Pinto, chercheur à l'Institut météorologique royal des Pays-Bas, dans un communiqué de la WWA.
Un million de personnes déplacées
Les inondations de cette année ont tué environ 1 500 personnes et en ont déplacé plus d'un million d'autres en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, selon l'agence humanitaire des Nations unies OCHA. Les précipitations ont également submergé des barrages au Nigeria et au Soudan.
Si le réchauffement climatique atteint 2 degrés Celsius (3,6 degrés Fahrenheit), ce qui pourrait se produire dès les années 2050, de telles pluies diluviennes devraient se produire presque tous les ans dans les régions touchées, a affirmé la WWA, appelant à davantage d'investissements dans les systèmes d'alerte précoce et dans la modernisation des barrages.
« L'Afrique ne représente qu'une infime partie des émissions de carbone au niveau mondial, mais elle est la plus durement touchée par les phénomènes météorologiques extrêmes », a expliqué Joyce Kimutai, chercheuse au Centre for Environmental Policy de l'Imperial College, à Londres.
Selon elle, il incombe aux négociations sur le climat de la COP29 de cette année, qui se tiendront en novembre, de veiller à ce que les pays riches apportent un « financement significatif » pour aider l'Afrique.