Les ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis jeudi dans la capitale burkinabè pour discuter de la création d'une confédération, rapporte l'agence de presse AFP.
Les trois régimes militaires ont conclu un pacte économique et de défense, l'Alliance des États du Sahel (AES), en septembre 2023.
Le ministre de la Défense du Burkina, le général Kassoum Coulibaly, a déclaré que les discussions de Ouagadougou étaient l'occasion de poursuivre la mise en œuvre des "instruments, mécanismes et procédures" et de "l'architecture juridique de la confédération".
Ces procédures "permettront à notre alliance et à la confédération de fonctionner efficacement et au grand bonheur" des populations des trois pays, a déclaré son homologue nigérien, le général Salifou Modi.
Sortir de la colonisation
Les ministres des affaires étrangères des trois pays ont soutenu la création d'une confédération dans le cadre d'un objectif à long terme visant à unir les voisins ouest-africains au sein d'une fédération, lors d'une réunion qui s'est tenue en décembre dans la capitale malienne, Bamako.
Le chef militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a déclaré dimanche que la création d'une monnaie commune avec le Burkina et le Mali pourrait être un "moyen de sortir" de la "colonisation".
Cette dernière réunion intervient quelques semaines après que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Ces trois pays étaient des membres fondateurs du bloc régional en 1975, mais ils avaient été suspendus à la suite de coups d'État militaires qui avaient renversé des gouvernements civils élus.
Relations avec la Russie
Les trois pays sont confrontés à une violence djihadiste permanente et ont connu des coups d'État militaires depuis 2020.
Leurs nouveaux dirigeants militaires ont également accusé la France, ancienne puissance coloniale, d'instrumentaliser la CEDEAO.
Ils ont chassé les ambassadeurs et les forces françaises tout en se tournant politiquement et militairement vers Moscou.
Le retrait de la CEDEAO "nous donne l'occasion de réaliser une véritable fraternité... sans aucune ingérence ou manipulation extérieure", a déclaré le ministre malien de l'administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maiga.
Coulibaly a ajouté que "notre décision de retrait est irréversible" et que la CEDEAO "s'est détournée de son objectif principal qui est de servir le peuple".