Burkina Faso, 4ème économie de la zone CFA devant le Mali

Les ministres chargés de la Communication et des TIC de l’Alliance des États du Sahel (AES) comprenant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont validé, dimanche à Bamako, la mise en ligne d'une application Web-TV, l’organisation de débats télévisés synchronisés, la création d’une chaîne de télévision et d’une chaîne radio.

Cette décision a été prise à l'occasion d'une rencontre de trois jours, les 27, 28 et 29 décembre courant, dédiée à la validation de ce projet, regroupant les ministres chargés de la Communication et des TIC de l’Alliance des États du Sahel (AES) à Bamako.

Alhamdou Ag Ilyène, ministre en charge de la Communication du Mali, a justifié cette décision par le contexte complexe dans lequel évolue la région sahélo-saharienne, marquée par une décennie de crise sécuritaire et politique, mais aussi, dit-il, face aux défis imposés par les attaques terroristes et une guerre informationnelle intense.

C'est dans ce contexte que la Confédération des États du Sahel a pris des initiatives audacieuses pour contrer les désinformations et rassurer les populations, a affirmé le ministre malien. « La réponse appropriée à cet acharnement médiatique consiste en la mise en place d'outils de communication adaptés, comme la Web-TV, afin de mettre à disposition ou publier des informations fiables et instantanées, ainsi que des messages de sensibilisation. Toute chose qui nous permettra de nous distinguer et de déconstruire les contre-vérités afin de rassurer les populations et la communauté internationale du bien-fondé de la marche amorcée par les peuples souverains de notre Confédération... », a déclaré Alhamdou Ag Ilyène, à la clôture de la rencontre.

Et d'ajouter : « Il convient de noter que la mise en place d'un tel outil nécessite la mobilisation des moyens humains, financiers et matériels pour être pleinement opérationnel. Ces deux jours de travaux intenses ont également permis d'esquisser la future télévision et radio de l'AES pour le rayonnement et la souveraineté de nos populations dans leur espace ». Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, ministre burkinabé de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a, pour sa part, souligné que « le défi le plus important pour nos États, c'est la communication », ajoutant que « nous sommes dans un contexte extrêmement difficile lié à l'insécurité et au terrorisme ».

Selon lui, « des moyens sont déployés pour, justement, lutter contre le terrorisme, mais l'un des moyens efficaces, c'est l'information, c'est la communication. C'est aussi la culture, parce que nous devons transformer les mentalités, désarmer les cœurs et les esprits à travers l'information ».

De son côté, Sidi Mohamed Raliou, ministre de la Communication, des Postes et de l'Économie numérique du Niger, a plaidé pour des actions de développement, rappelant que c'est ce qui intéresse la population du Sahel, avant de préciser que cette convention, c'est pour toute la vie. Pour rappel, la Confédération des États du Sahel a été créée, le 16 septembre dernier, suite au lancement de l'alliance des États du Sahel, sur fond de menace brandie par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de recourir à une intervention militaire pour rétablir le président renversé du Niger Mohamad Bazoum.

Ouagadougou, Bamako et Niamey avaient annoncé en janvier 2024 leur départ de la Cédéao, une organisation qu’ils jugent « instrumentalisée » par la France, ex-puissance coloniale avec laquelle ils ont multiplié les actes de rupture. Ces accusations ont été systématiquement rejetées par Paris.

L’AES couvre l’espace géographique du Liptako-Gourma, une région historique transfrontalière de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, partagée entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

AA