La police ougandaise a déclaré qu'elle prenait des mesures pour empêcher les manifestations de masse dans la capitale Kampala, un jour après que le président Yoweri Museveni ait averti les organisateurs qu'ils "jouaient avec le feu".
Le porte-parole de la police ougandaise, Kituuma Rusoke, a déclaré lundi que les forces de l'ordre cherchaient à dissuader les organisateurs des manifestations d'adopter "ce que nous considérons comme une approche potentiellement anarchique".
Les jeunes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour appeler à des manifestations contre la corruption mardi. Les autorités avaient déjà annoncé l'interdiction de la marche prévue.
Pendant ce temps, le leader de l'opposition ougandaise Bobi Wine déclare que les forces de sécurité ont encerclé le siège de son parti lundi, à la veille de la marche anti-corruption prévue qui a été interdite par les autorités.
Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, a déclaré à l'agence de presse AFP que le siège de son parti, la National Unity Platform (NUP), à Kavule, une banlieue de la capitale ougandaise Kampala, était assiégée.
"Notre quartier général est assiégé par des policiers et des militaires lourdement armés. Le régime s'y attendait, mais nous n'abandonnons pas la lutte pour la libération de l'Ouganda", a-t-il déclaré.
Confrontation avec les autorités
M. Wine est un musicien devenu politicien qui a défié M. Museveni sans succès lors des dernières élections de 2021.
"Nous voulons un pays où nous avons tous notre place, et non pas pour quelques personnes au pouvoir", a déclaré Bobi Wine.
Samedi, la police ougandaise a déclaré qu'elle avait informé les organisateurs qu'elle n'autoriserait pas la marche de mardi, qui a été organisée sur les médias sociaux par de jeunes Ougandais avec le hashtag #StopCorruption.
"Certains éléments ont planifié des manifestations illégales, des émeutes", a déclaré M. Museveni dans une allocution télévisée plus tard dans la journée.
Le mouvement anti-corruption en Ouganda s'est inspiré des manifestations anti-gouvernementales qui secouent le Kenya voisin depuis plus d'un mois, menées en grande partie par les jeunes Kenyans de la génération Z.