Rokia Traore, auteur-compositeur-interprète et membre du jury, pose lors d'un photocall avant l'ouverture du 68e Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 13 mai 2015. (Photo Reuters)

La Cour de cassation italienne a rejeté le recours de la chanteuse malienne Rokia Traoré contre sa remise à la Belgique, a annoncé mercredi son avocate à l'AFP, ajoutant qu'elle serait transférée aux autorités belges "dans les prochains jours".

La chanteuse avait été arrêtée en juin en Italie à la suite d'une condamnation en Belgique dans une affaire de non-représentation d'enfant.

"Rokia a été condamnée à deux ans de prison lors d'un procès qui s'est déroulé à Bruxelles sans qu'elle en ait été informée, en son absence et sans qu'elle ait pu être défendue par un avocat, en violation des droits de la défense et du principe du procès équitable", a estimé son avocate italienne, Maddalena Claudia Del Re, dans un message transmis à l'AFP.

"Aujourd'hui, la bataille pour les droits de Rokia se déplace à Bruxelles", a-t-elle conclu.

La chanteuse et guitariste, qui avait été condamnée par défaut en 2023 à deux ans de prison dans cette affaire, avait été arrêtée en juin à l'aéroport Fiumicino de Rome, où elle venait d'atterrir pour donner un concert dans le pays.

Le parquet de Bruxelles avait alors précisé que "l'arrestation de Mme Traoré en Italie fai[sai]t suite à une décision du tribunal correctionnel de Bruxelles du 18 octobre 2023 ayant condamné l'intéressée, par défaut, à une peine de deux ans d'emprisonnement du chef de non-représentation d'enfant" à la personne en ayant la garde.

Rokia Traoré avait déjà été arrêtée en mars 2020 à Paris en vertu d'un mandat d'arrêt européen, car un tribunal belge lui avait ordonné de rendre sa fille mineure au père belge de l'enfant, le dramaturge Jan Goossens. En dépit d'une interdiction de quitter la France, elle s'était envolée avec sa fille pour le Mali.

Outre sa carrière musicale, Rokia Traoré est également connue pour son soutien aux réfugiés. Elle est devenue une ambassadrice de l'ONU pour les réfugiés en 2015.

AFP