La CEDEAO, a exprimé samedi son inquiétude quant au report des élections présidentielles sénégalaises prévues pour le 25 février.
Le président sénégalais Macky Sall a annoncé le report indéfini des élections samedi dans un discours national, quelques heures avant le début de la campagne officielle.
M. Sall a déclaré avoir signé un décret abolissant une mesure antérieure qui fixait la date, alors que les législateurs enquêtent sur deux juges du Conseil constitutionnel dont l'intégrité dans le processus électoral a été mise en doute.
Les principaux candidats exclus
La CEDEAO a eu du mal, jusqu'ici, à résoudre de telles crises, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ayant annoncé leur sortie de l'organisation la semaine dernière. Ces trois pays, qui sont dirigés par des militaires à la suite de coups d'État, ont accusé la CEDEAO de les traiter de manière inéquitable.
Le report des élections au Sénégal suscite des inquiétudes en raison de l'atmosphère politique tendue deja dans le pays. Mais la CEDEAO a exhorté les hommes politiques à poursuivre le dialogue pour résoudre la situation.
C'est la première fois qu'une élection présidentielle sénégalaise est reportée. Le Conseil constitutionnel a exclu des dizaines de candidats du scrutin, dont le chef de l'opposition Ousmane Sonko et Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade. Cette décision a alimenté le mécontentement croissant à l'égard du processus électoral.
Pas de troisième mandat
Les candidats exclus affirment que les règles de candidature n'ont pas été appliquées équitablement. Les autorités nient ces allégations. Mais le président Sall a déclaré qu'une enquête serait menée sur les circonstances de l'exclusion.
"Ces conditions troubles risquent de porter gravement atteinte à la crédibilité du scrutin en semant les germes de contestations pré- et post-électorales", a déclaré le président Sall dans son discours.
Un décret de novembre 2023 signé par M. Sall a fixé l'élection au 25 février, avec 20 candidats en lice, mais sans les deux principales figures de l'opposition. M. Sall a déclaré à plusieurs reprises qu'il céderait le pouvoir début avril au vainqueur du scrutin. Après avoir annoncé qu'il ne briguerait pas un troisième mandat présidentiel, M. Sall a désigné le Premier ministre Amadou Ba, membre de son parti, comme son successeur potentiel.