Le président kényan William Ruto a annoncé mercredi la nomination de quatre figures de l'opposition dans son "gouvernement élargi", composé pour tenter d'apaiser la contestation qui secoue le pays depuis plus d'un mois et a donné lieu à des manifestations meurtrières.
Ces quatre personnalités, tous membres du parti de l'opposant historique Raila Odinga (Mouvement démocratique orange, ODM), sont John Mbadi au ministère des Finances, James Opiyo Wandayi, au ministère de l'Energie et du Pétrole, Hassan Ali Joho au ministère des Mines et de l'Economie de la mer, et Wycliffe Oparanya au ministère pour le Développement des coopératives et des PME.
Ils figurent parmi une liste de dix noms annoncés mercredi par le chef de l'Etat et venant s'ajouter à dix autres, soumis au Parlement mardi.
Ces nominations viennent fissurer la coalition d'opposition Azimio, dont un des leaders Musyoka Kalonzo avait annoncé vendredi qu'elle ne rejoindrait ni ne soutiendrait le "gouvernement élargi" voulu par le président.
"Je félicite les dirigeants des diverses organisations, tant dans les secteurs public que privé, y compris les partis politiques, pour leur réponse encourageante à ma démarche de consultation sur la formation d'un gouvernement à la base élargie", a déclaré William Ruto.
"Leur volonté de mettre de côté les positions et les intérêts partisans afin de rejoindre un partenariat visionnaire pour la transformation radicale du Kenya est un témoignage historique de leur patriotisme", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat avait dissous le gouvernement le 11 juillet dans un geste d'apaisement face au puissant mouvement de contestation antigouvernementale déclenché par le projet de budget 2024-25 instaurant de nouvelles taxes, qu'il a finalement retiré.
Cette mobilisation menée hors de tout cadre politique par des représentants la jeunesse (la "génération Z" née après 1997) a viré au chaos le 25 juin, lorsque des manifestants ont brièvement pris d'assaut le Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles.
Depuis le début des manifestations, au moins 50 personnes ont été tuées, selon l'agence nationale de protection des droits humains (KNCHR).