Plusieurs milliers de personnes se sont recueillies devant des rangées de petits cercueils blancs lors d'une cérémonie à la mémoire des 21 enfants décédés dans l'incendie d'un internat dans le centre du Kenya au début du mois.
Les cercueils étaient surmontés de bouquets de fleurs et de photos des jeunes garçons de l'Académie Hillside Endarasha de la ville de Nyeri, dont la plupart avaient entre 9 et 13 ans, piégés dans leur dortoir.
"Venir à Nyeri et voir tous ces cercueils, c'est l'une des plus grandes tragédies nationales que notre pays ait connues", a déclaré Eugene Wamalwa, chef d'un parti d'opposition.
Le Kenya a un triste passé en matière d'incendies d'écoles. Il y a eu plus de 60 cas d'incendies criminels dans des écoles secondaires publiques en 2018, selon les données les plus récentes d'un rapport parlementaire.
On ne sait pas encore ce qui a provoqué l'incendie à l'Académie Hillside Endarasha, mais les chercheurs affirment que de nombreux incendies similaires ont été allumés par des étudiants protestant contre une discipline sévère et de mauvaises conditions.
Étudiants inculpés
En 2017, dix jeunes filles ont perdu la vie dans un incendie très médiatisé dans un dortoir d'école à Nairobi. Un étudiant adolescent a été inculpé d'homicide involontaire pour avoir commis l'incendie criminel.
Virlear, la fille de Maryanne Mwangi âgée de 14 ans, faisait partie des victimes. Lorsqu'elle a entendu parler d'Endarasha, Maryanne Mwangi était furieuse que la création par le gouvernement de divers groupes de travail n'ait rien fait pour améliorer les conditions dans les écoles.
"Je ne voulais pas regarder les médias sociaux parce que je me disais que cela ne pouvait pas se reproduire", a-t-elle expliqué à l'agence Reuters.
"J'ai toujours prié pour que Bubbles soit le dernier enfant à mourir dans un incendie d'école", a indiqué Mwangi, en utilisant le surnom de sa fille.
Les internats kenyans imposent souvent des règles trop strictes, ce qui crée un mécontentement qui pousse certains adolescents à commettre des incendies criminels pour pouvoir rentrer chez eux, a précisé Mwangi.
"Nos écoles sont des écoles de règles. C'est en fait comme un camp militaire", dit-elle.