Des athlètes de la délégation algérienne naviguent sur un bateau le long de la Seine alors que la pluie commence à tomber au début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 à Paris, en France. Photo : AA

L'Algérie a rappelé à la France un chapitre particulièrement sombre de son passé colonial au cours de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris qui s'annonçait pourtant festive.

Les athlètes algériens ont apporté des roses rouges sur leur bateau lorsqu'ils ont défilé pour l'événement, puis les ont jetées dans le fleuve en hommage aux victimes de la tristement célèbre répression policière de 1961 contre les manifestants algériens à Paris.

Certains membres de la délégation ont scandé « Vive l'Algérie » en arabe après avoir jeté les fleurs.

Selon les historiens, quelque 120 manifestants ont été tués par la police française et 12 000 ont été arrêtés alors qu'ils manifestaient le 17 octobre 1961 en faveur de l'indépendance vis-à-vis de la France, qui était alors le colonisateur de l'Algérie.

Certains ont été jetés dans la Seine par la police.

Kaci Yahia, un ouvrier algérien travaillant à la station d'épuration de Paris, en faisait partie. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Hommage monumental

Son petit-fils Yanis, 28 ans, venu d'Algérie, a salué la commémoration de la délégation de son pays vendredi.

"Faire un tel geste, le jour de l'ouverture des Jeux olympiques à Paris, est un hommage monumental aux victimes du 17 octobre. C'est un moment d'immense émotion", a-t-il déclaré.

Les autorités françaises ont cherché à dissimuler le massacre de 1961 pendant des décennies. Le président français Emmanuel Macron a récemment reconnu que les "crimes" commis ce jour-là étaient "inexcusables pour la République".

L'Algérie a obtenu son indépendance en 1962 après 132 ans de colonisation.

AP