Par Mamadou Dian Barry
"Mon fils était un garçon brillant et sérieux. Il nous a quitté et est arrivé en France dans de bonnes conditions. C’est avec beaucoup de peine que nous avons appris son décès par fusillade. Nous sommes des parents meurtris, désolés et qui souhaitent que la lumière soit faite", a déclaré Fodé Camara, père d’Alhoussein, à Africaguinée.
"Je prie les autorités guinéennes de bien vouloir faire en sorte que je vois le corps de mon fils, de mettre tout en œuvre pour que je puisse le voir, mais aussi de m’aider à faire en sorte que la vérité soit dite sur les circonstance de son décès", a -t-il ajouté.
Un policier français a ouvert le feu sur le jeune homme très tôt mercredi, d’après ses proches. Alhoussein Camara se rendait à Intermarché, où il travaillait, à bord de sa voiture.
"Toute la Guinée est affectée"
D’autres proches décrivent le Guinéen comme un jeune homme "apprécié de tous" et "agréable". Ils estiment qu’il a été victime d'une "bavure". Sa famille a déposé une plainte.
Arrivé en France en 2018, le défunt était titulaire d’un CAP de cuisine et venait d’obtenir son permis de conduire.
Des centaines de personne sont descendues dans les rue d’Angoulême, samedi, marchant en mémoire d’Alhoussein Camara.
"Il vivait dans le foyer des jeunes. Il est sorti à 4h pour aller au travail et, à 4h25, il a été abattu au niveau des feux (tricolores). Nous réclamons justice", affirme un ressortissant guinéen qui participait à la marche de samedi
"Toutes les jeunesse d’Angoulême confondues sont en deuil. Je suis choqué à plus d’un titre que mon compatriote ait pris trois balles. C’est quelqu’un de nature calme et disponible pour tout le monde", renchérit un autre Guinéen, résident en France.
"C'est toute la Guinée qui est affectée par ce drame", a déclaré l'ambassadeur de Guinée en France, Sinkoun Sylla, présent à la manifestation.
"Question de légitime défense"
Selon le parquet, Alhoussein Camara a été touché mortellement par un tir de policier en tentant d'échapper à une interpellation à Saint-Yrieix-sur-Charente. Son véhicule a d'abord été "pris en charge à allure réduite" par une première voiture de police parce qu'il "zigzaguait".
Il a ensuite accéléré tandis qu'une seconde patrouille tentait de l'intercepter, avant de "s'immobiliser" au niveau d'un feu rouge.
Selon la même source, les deux véhicules de police, sérigraphiés, se sont alors positionnés pour interpeller le conducteur, qui a enclenché la marche arrière pour repartir ensuite en avant, heurtant aux jambes un policier qui a alors tiré une balle.