Les autorités de transition guinéennes ont présenté un projet de nouvelle constitution qui réduira et limitera le nombre de mandats présidentiels tout en permettant à l'actuel leader militaire Mamady Doumbouya de participer à la prochaine élection présidentielle, s'il le veut.
Les militaires qui ont pris le pouvoir par un coup d'État en 2021 ont proposé une transition de deux ans vers des élections en 2022 après avoir négocié avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le nouveau projet de constitution, qui devrait faire l'objet d'un référendum dont la date n'a pas encore été fixée, pourrait ouvrir la voie à un retour à l'ordre constitutionnel.
Le nouveau texte, présenté lundi au Conseil national de transition, qui fait office de parlement sous le régime intérimaire, n'interdit pas aux militaires au pouvoir de participer au processus électoral.
L'ancien président Alpha Condé, 86 ans, renversé par les soldats il y a près de trois ans, serait exclu de la course en raison de la limite d'âge, fixé à 80 ans.
Si le projet de nouvelle constitution est approuvé, le président sera élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, contre six ans dans la constitution qui a été approuvée en 2020.
La date des élections présidentielles n'est pas encore connue.
Barrer la route aux militaires
Dans une décaration publiée mardi, les Forces vives de Guinée (FVG), ont appelé à la mobilisation générale pour "faire barrage à la junte au pouvoir".
Cette plateformes qui réunit l'essentiel des organisations de la société civile du pays, qui avait appelé à manifester le même jour pour la libération de deux de ses responsables enlevés, a demandé "au peuple" d'exiger le "rejet sans équivoque de l'avant-projet de constitution".
Oumar Sylla alias "Foniké Menguè" et Mamadou Billo Bah, respectivement coordinateur national et chargé des antennes du Front national pour la défense de la consitution (FNDC), ont été enlevés par des hommes armés à Conakry, le 9 juilllet, selon cette plateforme de la société civile.
Il y a deux semaines, le bureau du procurreur général affirmait ne pas avoir d'information sur le sort deux hommes.
Dans une déclaration publiée lundi 22 juillet 2024, le collectif des avocats de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah ont estimé que "le parquet général dispose désormais de piste à travers laquelle le paquet d'instance peut bien agir pour le triomphe de la vérité et de l'Etat de droit".
La sortie des avocats intervient après la publication d'une vidéo devenue virale et dans laquelle, un homme se présentant comme un ex-codétenu, a indiqué "avec précision, les ciconstances de leur enlèvement musclé et de leur parcours à mi-chemin".
L'ONU a déclaré qu'elle était "extrêmement préoccupée" par le sort deux activistes. Selon Thameen Al-Kheetan, porte-parole du bureau des droits de l'Homme, les Nations unies ont reçu "des rapports indiquant qu'ils ont été soumis à des actes de torture, à des traitements inuhumains et dégradants".