Dans une déclaration conjointe, les organisations professionnelles et le syndicat de la presse ont déclaré le ministre Ousmane Gaoual Diallo, ministre des postes et télécommunications et porte-parole du Gouvernement « ennemi de la presse Guinéenne », rapporte l'Agence de presse africaine (APA).
En plus de cette résolution, les organisations professionnelles de la presse ont décidé le boycott à partir du lundi 22 mai de toutes les activités du gouvernement et les autres organes de la Transition jusqu’à la levée de toutes les restrictions.
Une Journée sans presse a été également observée le mardi 23 mai, de 5h à 00h sur toute l’étendue du territoire national.
Le président de la Haute autorité de la communication (HAC) qui essaie de jouer les médiateur pour apaiser la tension a noté dans un communiqué que celles-ci "ont assuré la HAC que la presse n’était pas en danger en République de Guinée".
Selon Boubacar Yacine Diallo, qui dit avoir échangé avec les autorités de la Transition sur la situation de la liberté de la presse, ces dernières ont réitéré leur attachement à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
De son côté, le porte-parole du gouvernement guinéen de transition estime que "cela ne devrait pas conduire à une décision extême de la presse", mais il souligne qu'"il est important pour tous de préserver la paix et la stabilité".
« Tout média qu’il soit une radio, une télévision ou un site internet qui, avec des propos qui sont de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire, à soulever les uns contre les autres pour conduire à des drames dans notre pays, nous n’hésiterons pas à fermer le média et à en assumer toutes les responsabilités », avait déclaré Ousmane Gaoual Diallo jeudi.
Dans ce bras de fer avec l’Etat, il est prévu d’ « informer et d’interpeller les ambassades, la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’Homme et la HAC sur les menaces qui pèsent sur la presse guinéenne », soulignent les organisations dans leur déclaration.
Les acteurs des médias comptent également organiser une marche de protestation jeudi 1 juin sur toute l’étendue du territoire national, précise l'APA.
Par ailleurs, les organisations professionnelles de la presse se réservent le droit d’entreprendre des actions plus vigoureuses si le gouvernement ne restitue pas immédiatement les émetteurs d’AfricVision, ne cesse pas le brouillage des ondes et ne débloque pas les sites et les réseaux sociaux.
Des actions de restriction sont constatées contre la presse en Guinée depuis le 17 mai.