Gabriel Nse Obiang Obono, condamné fin juin par un tribunal militaire de Malabo, avait été arrêté fin septembre 2022 avec 150 de ses partisans alors qu'il était venu apporter son soutien à 200 sympathisants barricadés au siège du parti Citoyens pour l'Innovation (CI) dissout en 2018.
Les autres accusés ont écopé de 9 à 29 ans de prison, dans un procès de masse.
"L'UE est profondément préoccupée par la sévérité des peines infligées au chef du parti Citoyens pour l'Innovation et à d'autres de ses membres", ont indiqué les services du chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un communiqué.
En septembre 2022, après plusieurs jours de siège, la police avait lancé un violent assaut contre ces personnes retranchées, dont des femmes et enfants. Plusieurs personnes avaient été blessées et quelque 150 arrêtées, dont M. Nse Obiang Obono. Un policier avait été tué par balle pendant l'opération, selon les autorités.
Nse Obiang Obono a été condamné pour "homicide, exercice abusif des droits fondamentaux, insultes aux forces de sécurité, possession illégale de munitions".
Quelques jours avant ces arrestations, M. Nse Obiang Obono avait annoncé son intention d'appeler à manifester parce que le pouvoir n'autorisait pas son parti à présenter des candidats à la présidentielle et aux législatives prévues un mois plus tard.
"L'utilisation d'un tribunal militaire pour condamner des citoyens pose de sérieuses questions quant au respect de la procédure et des droits à un procès équitable", a ajouté le communiqué européen, en appelant les autorités équato-guinéennes à s'assurer que le débat avec l'opposition et la société civile puisse être "libre, pacifique et ouvert".
Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 81 ans, qui détient le record mondial de longévité à la tête d'un Etat pour un dirigeant encore vivant, hors monarchies, avait remporté l'élection du 20 novembre 2022 avec près de 95% des suffrages. Il dirige d'une main de fer, depuis près de 44 ans, ce petit d'Afrique centrale riche en hydrocarbures.
Les ONG internationales et l'ONU dénoncent régulièrement la répression de toute dissidence en Guinée équatoriale.