Au moins deux personnes sont mortes dans des affrontements avec les forces de sécurité lors d'une manifestation contre une société minière chinoise dans l'est de la Guinée, ont déclaré lundi l'agence de presse guinéenne et un responsable local.
La manifestation de samedi à Konkoi, près de la frontière malienne, a également fait quatre blessés, selon l'Agence guinéenne de presse (AGP), tandis qu'une quarantaine d'autres personnes ont été arrêtées.
Les habitants ont décidé de protester contre la société chinoise d'extraction d'or après qu'elle ait causé « la dégradation de l'environnement et la destruction des champs des villageois en pleine floraison », a déclaré à l'AFP le correspondant local de l'AGP.
Les manifestations ont ensuite dégénéré en violences, un homme d'environ 25 ans ayant été tué d'une balle dans la poitrine tandis qu'un enfant de moins de deux ans s'est étouffé sous les gaz lacrymogènes tirés par les forces de sécurité, a indiqué le correspondant.
Un village vide
Un habitant du village qui a fui au début des affrontements a déclaré à l'AFP : « Cette situation regrettable est due à l'intervention des forces de défense et de sécurité qui ont fait usage d'armes à feu et de gaz lacrymogènes contre les manifestants ». Abou Diallo, chef adjoint d'une délégation de la ville voisine de Dialakoro, a confirmé le bilan et déploré la situation.
« Le village s'est vidé. Tout le monde est parti. Les gens ont été traumatisés par la violence des agents qui étaient censés rétablir l'ordre », a-t-il déclaré à l'AFP.
De nombreuses entreprises chinoises ont commencé à exploiter des mines en Guinée, qui possède d'importantes réserves de bauxite ainsi que des gisements de minerai de fer et d'or.
Malgré ses ressources naturelles, ce pays d'Afrique de l'Ouest, dirigé par une junte militaire depuis le coup d'État de 2021, reste l'un des moins développés au monde. Les manifestations sont souvent réprimées violemment.