Des soldats bissau-guinéens. Photo : Reuters

Ces tirs provenaient d'une caserne du quartier de Santa Luzia, dans le sud de la capitale Bissau, où se sont retranchés des éléments de la garde nationale, une unité de l'armée, selon le correspondant de l'AFP et les mêmes sources militaires et du renseignement.

Ces événements surviennent alors que le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, est en voyage à Dubaï dans le cadre de la 28e conférence des Nations Unies sur le climat (COP 28).

Ils surviennent dans ce pays ouest-africain, qui a connu plusieurs coups d'Etat.

Les éléments de la garde nationale ont tenté jeudi vers 22H00 (même heure GMT) de libérer le ministre bissau-guinéen de l'Economie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d'Etat au Trésor public, Antonio Monteiro, qui se trouvaient en garde à vue jeudi dans des locaux de la police judiciaire à Bissau, selon les mêmes sources militaires et du renseignement.

MM. Seidi et Monteiro, convoqués jeudi matin par la justice, ont été ensuite placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire après un interrogatoire de plusieurs heures sur un retrait d'une somme de dix millions de dollars des caisses de l'Etat, selon les mêmes sources s'exprimant sous le sceau de l'anonymat.

M. Seidi avait été interpellé lundi par des députés sur ce retrait, lors d'une séance à l'Assemblée nationale. Il avait affirmé que ce retrait des dix millions était légal et était destiné à soutenir le secteur privé national.

Les éléments de la garde nationale ont réussi vendredi à l'exfiltrer avec M. Monteiro des locaux de la police judiciaire, ont conduit les deux responsables vers une destination inconnue puis se sont retranchés dans une caserne située dans le quartier de Santa Luzia, ont affirmé les mêmes sources.

Les forces spéciales sont ensuite intervenues contre la garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses.

Il s'est ensuivi un échange de tirs avant que le calme ne revienne, ont ajouté les mêmes sources.

Des éléments de la force d'appui pour la stabilisation de la Guinée-Bissau, déployés dans ce pays par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, ont été vus vendredi matin en patrouille dans les rues de Bissau, a constaté un journaliste de l'AFP.

La Guinée-Bissau souffre d'une instabilité politique chronique et a été victime depuis son indépendance du Portugal en 1974 d'une kyrielle de coups d'Etat ou de tentatives de coup d'Etat, la dernière en février 2022.

TRT Afrika et agences