General Brice Oligui Nguema  / Photo: Reuters

Par

Jean-Rovys DABANY

Retour des exilés, libération d’opposants emprisonnés ;les premières mesures annoncées par le général Brice Oligui Nguema ont été saluées par les populations tant cela tranche avec les anciennes méthodes.

Plus spectaculaire encore, le président de la transition est allé jusqu’à recruter chaque membre de la cour Constitutionnelle par province. Une innovation que personne n’y voyait venir.

La Cour Constitutionnelle, jusqu’à sa dissolution en août dernier, était dirigée depuis sa création, il y a plus de 30 ans, par Marie-Madeleine Mborantsouo,réputée proche d' Omar Bongo avec qui le président disparu a eu un fils (Fabrice Andjoua Bongo Ondimba ).

L'ınstıtutıon dont dont les décisions ne peuvent faire l'objet de recours, a été toujours fait l’objet de critiques allant jusqu’à la qualifier de ''tour de pise ''.

Et quelques jours après la prestation de serment du Général Brice Oligui Nguema, la présidente de la cour constitutionnelle ''a été mise en retraite''.

Par ailleurs, aujourd’hui, beaucoup s’accordent à dire que la désignation de Raymond Ndong Sima à la tête du gouvernement de la transition a été un choix judicieux. Cet économiste a été le premier à quitter Alternance2023, une plateforme d’opposition ayant soutenu Albert Ondo Ossa, après l’action des militaires.

Les critiques acerbes

En revanche, les critiques des plus acerbes sont apparues trois jours après la nomination de certaines personnalités très controversées au sein du gouvernement de la transition.

Parmi elles, Hervé Patrick Opiangah, une figure aussi bien détestée qu’aimée. Celui qui a été choisi pour gérer le portefeuille des mines est un proche de la famille Bongo. Son arrivée à la tête de ce département ministériel semble être une pilule amère à avaler.

Hervé Patrick Opiangah

Tentative de casting ou volonté manifeste de perpétuer le système ? Beaucoup voient derrière cette nomination un "faux pas" du président de la transition. ''Tout sauf Opiangah. Le général Oligui doit revoir la façon dont les gens sont choisis '', peste Clotilde, une enseignante de collège.

'' Nous aurions voulu une rupture totale avec l’ancien régime'', conclut-elle.

Une équipe hybride pour gérer la transition

Le retour au pays de certaines personnalités ainsi que leur entrée au gouvernement a été un geste fort de la part de la junte au pouvoir, de l'avis de beaucoup de Gabonais.

Cette équipe hybride aura la mission de conduire la transition, mais également à régler les problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés de nombreux Gabonais.

La gestion de la Mairie de Libreville a été confiée au Général de brigade Judes Ibrahim Rapontchombo.'' Une nouvelle manière de mettre les travailleurs aux ordres'' commente également la population. Depuis sa désignation, c’est lui-même qui ouvre et qui ferme le portail chaque matin et à la fin de la journée. '' A ce rythme-là, les choses vont bouger. Il y avait trop de laxisme dans les mairies '', explique un ancien conseiller du maire sortant.

Le retour d’anciens caciques au sein du Sénat et à l’Assemblée a été vu comme une façon de récompenser les amis loyaux d’Omar Bongo mis à la retraite depuis sa mort en 2008. Pour ratisser large, le général est allé jusqu’à puiser au sein de l’aile dure de la société civile.

L’activiste Marc Ona Essangui, farouche opposant de l’ancien régime, fait son entrée au sein de l’Assemblée Nationale aux côtés du pasteur Bruno Ngoussi.

Le sénat au sein de laquelle siège siègent d’autres membres de la société civile est dirigée par Paulette Missambo, présidente de l’Union Nationale et ancienne membre de la plate-forme Alternance 2023.

Le premier conseil des ministres

Ce mardi se tiendra au Palais de la Présidence le premier conseil des ministres de la toute nouvelle équipe gouvernementale et dans laquelle siège le très populaire et talentueux économiste Mays Moussi, recruté dans l’hexagone, tout comme Laurence Ndong ancienne membre de la coalition de Jean Pıng en 2016 et qui n'a eu de cesse de critiquer le régime Bongo.

TRT Afrika