Par Fırmaın Erıc MBADINGA
L’heure est à la campagne électorale au Gabon. Dans les rues des nombreux quartiers de Libreville, la capitale et même dans d’autres villes comme Port-Gentil, le scénario est désormais le même chaque après-midi, particulièrement le weekend.
En effet, les candidats aux élections générales, arborant les couleurs de leur formation politique, entreprennent des campagnes de porte-à-porte pour et organisent des rassemblements politiques afin de présenter leurs programmes politiques aux électeurs potentiels.
Certains candidats investis pour la présidentielle tel qu'Alexandre Barro Chambrier ont commencé leur campagne électorale par une tournée politique à l’intérieur du pays.
L’ancien ministre du pétrole a en effet depuis des mois, avant même le début officiel de la campagne, visité les 9 provinces du pays et s’est même rendu en Europe pour rencontrer une partie de la diaspora afin de présenter son projet de société.
Le président sortant Ali Bongo Ondımba a, lui aussi, à partir du mois de mai, entamé une tournée politique qu’il quı s’est achevé par l’étape de la province de l’estuaire au nord du pays.
L’ancien vice –président et candidat pour la 5ᵉ fois Pierre claver Maganga Moussavou a lui également, ce depuis deux au moins, a entamé des causeries politiques avec les populations notamment à Mouila ,chef lieu de sa province natale.
En somme, tous les 19 candidats pour la présidentielle et les nombreux autres en lice pour les législatives et les locales sont de plus en plus, en ordre de bataille pour séduire l’électorat de près de 900,000 personnes, selon les chiffres du Centre Gabonais des Élections.
Le discours électoral
Le président sortant a, à ce stade de la campagne électorale, invité les gabonais à lui faire à nouveau confiance, affirmant en avoir "besoin" pour poursuivre et parapher les chantiers engagés sous son précédent mandat.
Et c’est ce discours qui est repris par les candidats qui se présentent sous la bannière PDG (Parti Démocratique Gabonais) pour le compte des élections générales.
Joël Kındou est candidat aux élections municipales dans la commune de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon. Il brigue une place d’élu local dans le 4ᵉ arrondissement.
Depuis des semaines, il dit être sur le terrain pour des opérations de porte-à-portes qui, dit-il, commencent certains jours à partir de 10 h, avant de se terminer avec un ‘’grand rassemblement qui débute 8h plus tard pour s’achever dans les coups de 21h heure locale.
'’ Nous adaptons notre discours en fonction de la population ‘’, dit le candidat aux élections locales.
'’Nous faisons de la pédagogie en rappelant les facteurs exogènes comme la COVID-19 qui ont eu un impact sur les économies des différents pays du monde. Nous leur rappelons aussi que notre candidat est passé par un accident vasculaire cérébral. 2016 étant derrière, nous invitons également les jeunes à éviter de se faire instrumentaliser.’’
À en croire Joel Kındou, le message délivré par l’ensemble des candidats sous la banière du parti du président sortant tombe dans des oreilles attentives et réceptives.
Gervais Onıane qui est l’un des 19 candidats à l’élection présidentielle, a confié à TRTAfrıka que son parti, l’Union Pour la République, a placé ''la paix'' au centre de ses échanges avec les populations.
'’ Pour ces élections générales, nous appelons tous à un climat de paix, après les évènements de 2016 nous appelons tous à la paix. Je suis persuadé que l’avenir du Gabon ne se trouve pas dans une posture opposant un camp contre un autre.’’
S’agissant de son projet de société, Gervais Onıane qui se présente comme un candidat du centre, dit mettre l’accent sur l’emploi des gabonais.
'’L’avenir du Gabon consiste à penser ‘Gabon d’abord et à fédérer, comme je m’évertue à le faire. Je dis à tous les gabonais que l’heure est grave et que nous devons nous ré=approprier notre pays.’’ a affirmé Gervaıs Onıane, candidat à la présidentielle au Gabon.
'’L’avenir du Gabon consiste à penser ‘Gabon d’abord et à fédérer, comme je m’évertue à le faire, je dis à tous les gabonais que l’heure est grave et que nous devons nous réapproprier notre pays.’’ a affirmé Gervaıs Onıane, candidat a la présidentielle au Gabon.
La diaspora
Leurs discours et autres projets de société, les candidats ne les présentent pas uniquement au gabonais présents sur le territoire national.
La campagne, notamment la présidentielle, comptera aussi les voies des gabonais de la diaspora, et sur ce terrain, opposition comme majorité à travers des fédérations de parties à l’étranger, s’entretiennent avec les électeurs majoritairement constitués d’étudiants.
À Dakar par exemple, Aurélien Pendy qui est le représentant officiel du candidat de l’opposition Thérence Ngembou Moutsona a révélé à TRTAfrıka une partie des actions entreprises dans le cadre de la campagne de leur parti, le ‘’ Parti du Réveil Citoyen ‘’PRC.
'’Du côté de Dakar, pour le moment, nous avons organisé quelques rencontres politiques avec certains concitoyens ’’.
S’agissant du discours tenu aux électeurs, Aurlıen Pendy appelle au respect des règles afin que le climat soit assaini avant et après le scrutin.
'’le premier message que j’aimerais transmettre c’est à l’attention du gouvernement gabonais. Il faudrait qu’il sache que le peuple est souverain et qu’il faut le respecter. Tenter de modifier à chaque fois que la loi électorale en plein processus électoral, c'est irrespectueux.’’ a indiqué Aurlıen Pendy.
Les candidatures rejetées
À ces élections, aux présidentielles notamment, les candidatures enregistrées par le Centre Gabonais des Élections étaient nombreuses.
L’organe qui a la charge d’organiser ces élections générales a reçu au départ 27 candidatures pour la présidentielle, et a finalement retenu 19 dossiers.
Parmi les candidatures rejetées pour non-conformité présumée, il y a celle de jean Boniface Assélé, l’oncle maternel d’Ali Bongo, le président sortant.
Et l’oncle du président conteste depuis cette décision du Centre Gabonais des Élections.
Rappelons que les élections générales au Gabon auront lieu le 26 aout 2023, et ce sera sans doute un test pour les autorités gabonaises, notamment en matière d'organisation, car il s'agit des premières élections générales du pays.