Des activistes protestent contre la décision du Malawi d'ouvrir une ambassade en Israël / Photo: AFP

Des militants et des commentateurs sociaux protestent contre la décision du gouvernement du Malawi d'ouvrir une mission en Israël, estimant qu'elle témoigne d'un mépris manifeste pour les cris incessants des Palestiniens opprimés.

Le pays d'Afrique australe devrait ouvrir son ambassade à Tel Aviv jeudi.

Asaboni Phiri, coordinateur national du Mouvement de solidarité Malawi-Palestine, a déclaré à l'agence Anadolu que le Malawi, bien que signataire d'un certain nombre de chartes des droits de l'homme des Nations Unies, fait la sourde oreille aux souffrances du peuple palestinien.

"En ouvrant son ambassade en Israël alors que la guerre fait toujours rage, le Malawi montre au monde entier qu'il est solidaire d'Israël dans le meurtre de Palestiniens innocents", a déclaré l'activiste, faisant référence à l'offensive israélienne en cours sur Gaza, qui a tué quelque 33 000 personnes depuis octobre dernier.

"Le Malawi devrait comprendre qu'il ne s'agit pas (seulement) d'une guerre religieuse, mais d'une guerre contre les opprimés. En tant que nation soucieuse des droits de l'homme, nous devons entendre les cris des enfants, des femmes et des personnes âgées qui se meurent. Ceux qui dirigent notre pays devraient comprendre que rien ne justifie la mort des Palestiniens innocents", a ajouté M. Phiri.

Abdul Azizi Yasin, commentateur social, estime que l'ouverture de l'ambassade maintenant était un "signe d'arrogance et d'abus".

"Ce que nous avons fait en tant que nation, c'est démontrer clairement notre soutien à Israël, qui peut tuer des innocents sans que nous nous en préoccupions. Nous aurions pu attendre (au moins) la fin de la guerre", ajoute Yasin à Anadolu.

Shadreck Namalomba, porte-parole du Parti progressiste démocratique (DPP), principal parti d'opposition du Malawi, a qualifié ce geste de "jugement immature".

"Nous faisons cela juste pour obtenir des faveurs alors que des innocents sont tués sans pitié. Nous le condamnons totalement", confie-t-il.

TRT Afrika et agences