M. Poutine a été invité au sommet des BRICS qui se tiendra à Johannesburg le mois prochain, mais il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), une disposition que Pretoria, en tant que membre de la CPI, devrait appliquer si M. Poutine y participait.
Le dilemme diplomatique de l'Afrique du Sud se joue devant les tribunaux, où le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), tente de forcer la main du gouvernement et de faire en sorte que le président russe soit détenu et remis à la CPI s'il met le pied dans le pays.
Mais dans une déclaration sous serment, M. Ramaphosa a qualifié la demande de la DA d'"irresponsable" et a déclaré que la sécurité nationale était en jeu.
"La Russie a clairement indiqué que l'arrestation de son président en exercice constituerait une déclaration de guerre".
"Il serait incompatible avec notre Constitution de risquer de s'engager dans une guerre avec la Russie", a-t-il déclaré, ajoutant que cela irait à l'encontre de son devoir de protéger le pays.
L'Afrique du Sud cherche à obtenir une dérogation aux règles de la CPI au motif que la promulgation de l'arrestation pourrait menacer "la sécurité, la paix et l'ordre de l'État", a-t-il déclaré.
L'Afrique du Sud préside actuellement le groupe des BRICS, un rassemblement de poids lourds comprenant également le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, qui se considère comme un contrepoids à la domination économique de l'Occident.
M. Poutine est recherché par la CPI qui l'accuse d'avoir déporté illégalement des enfants ukrainiens.
Le vice-président sud-africain, Paul Mashatile, a déclaré lors d'entretiens récents avec les médias locaux que le gouvernement avait tenté de persuader M. Poutine de ne pas venir, mais sans succès jusqu'à présent.
Signée en juin et initialement qualifiée de "confidentielle", la déclaration sous serment de M. Ramaphosa a été publiée mardi, après que le tribunal a décidé que les documents connexes devaient être rendus publics.