Le district autonome d'Abidjan, métropole ivoirienne de 13 communes qui compte plus de 6 millions d'habitants, a annoncé l'interdiction de la mendicité "sous toutes ses formes", afin de lutter contre "le désordre urbain".
"Dans le cadre de la lutte contre le désordre urbain, le commerce ambulant sur les grandes artères, la mendicité sous toutes ses formes et l'usage des charrettes à bras (pour le transport de marchandises, ndlr) sont, désormais, formellement, interdits sur toute l'étendue du territoire du district", a indiqué le vice-gouverneur de l'institution, Vincent N'cho Kouaoh, dans un communiqué consulté jeudi par l'AFP.
"Cette mesure vise à assainir le cadre de vie des populations, à assurer davantage la sécurité des personnes et des biens, ainsi qu'une meilleure fluidité routière", a-t-il ajouté.
Echec d'une mesure similaire
En 2013, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Hamed Bakayoko, avait déjà interdit la mendicité aux carrefours de la métropole, sans pour autant réussir à endiguer le phénomène.
Cette décision intervient après des opérations d'expulsions massives et de démolitions de quartiers précaires et de bidonvilles d'Abidjan, là aussi au nom de l'assainissement.
Dénoncées par l'opposition, ces opérations avaient fait polémique jusqu'au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
"Trouver une alternative"
Le gouvernement avait annoncé des mesures d'aide au relogement pour les personnes expulsées.
Début mars, le gouverneur du district d'Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, avait affirmé dans une interview à Fraternité Matin (quotidien public), avoir "horreur de certaines choses" comme "les commerçants ambulants" et "les mendiants", et vouloir "trouver une alternative" aux charrettes pour transporter les marchandises.
Chaque année, des personnes vivant dans des habitations précaires meurent dans des glissements de terrain ou dans des éboulements lors des fortes pluies.