Depuis la mi-décembre 2023 au Soudan, près de 40.000 personnes ont fui vers l’État de Kassala pour échapper aux combats liés à l’offensive des Forces de soutien rapide sur l’État d’Al-Jazirah et sa capitale, Wad Madani.
Sur place, elles ont rejoint quelque 150.000 personnes déjà déplacées par la guerre qui touche le pays depuis avril 2023, selon Médecins sans frontières (MSF).
Dans la foulée de l’explosion de violence qui avait touché l’État d’Al-Jazirah à partir de décembre 2023, les équipes MSF ont mis en œuvre un programme d’urgence d’une durée de dix semaines pour fournir une aide médicale et humanitaire aux populations déplacées.
Au Soudan, l’armée au pouvoir et les forces paramilitaires s’affrontent depuis le 15 avril 2023.
Dans la ville de Kassala, les déplacés habitent dans des abris surpeuplés, avec un accès limité à la nourriture, à l’eau potable et aux soins de santé.
Beaucoup dépendent de la générosité des communautés d’accueil pour subvenir à leurs besoins, ce qui accroît leur vulnérabilité aux maladies. Le spectre du choléra, de la typhoïde et de la dysenterie menace leur santé.
"Des défis importants persistent pour l’accès aux soins de santé des déplacés. Les coûts des services médicaux ont grimpé en flèche, en particulier pour les femmes nécessitant des soins de santé reproductive" explique Claire San Filippo, cheffe de mission adjointe de MSF au Soudan.
"L’amélioration de la prise en charge des victimes de violences sexuelles est également urgente", ajoute Mme San Filippo.
L’accès au traitement des maladies non transmissibles telles que l’hypertension et le diabète est gravement compromis, à cause du manque d’approvisionnement et des coûts élevés des médicaments.
"Je souffre d’hypertension, mais à cause du conflit, je n’ai pas pris mes médicaments depuis 10 mois. Je n’ai pas d’argent pour cela. L’aide que nous recevons n’est pas suffisante", déclare Moana, qui a vécu de multiples déplacements avec sa famille depuis le début de la guerre.
Le sort des déplacés de l’État de Kassala n’est malheureusement pas un cas isolé au Soudan aujourd’hui, souligne l’ONG humanitaire.
Les équipes MSF appellent à des actions urgentes dans le pays, aussi bien au Darfour qu’à Khartoum, mais aussi dans l’est du Soudan, où l’aide humanitaire n’arrive qu’au compte-gouttes.