Les juges de la juridiction, qui siège à La Haye, ont indiqué dans un communiqué avoir mardi "mis fin à la procédure" contre Maxime Mokom suite à une notification du retrait des charges de l'accusation et "ordonné sa mise en liberté immédiate".
Le procureur de la Cour pénale internationale a déclaré qu'il abandonnait toutes les accusations de crimes de guerre à l'encontre de Maxime Mokom, un ancien chef de milice dans la République centrafricaine (RCA) en proie à des conflits.
Le procureur Karim Khan a déclaré jeudi que son bureau avait conclu qu'il n'y avait "plus de perspectives raisonnables de condamnation lors du procès, même si les charges étaient confirmées".
Mokom était accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour les atrocités présumées commises contre des civils musulmans en République centrafricaine, une ancienne colonie française, par ses milices d'autodéfense autoproclamées en 2013 et 2014.
La RCA a été plongée dans un conflit sectaire sanglant après que les rebelles de la Seleka, une coalition de groupes armés principalement composés de musulmans, ont chassé le président François Bozize au début de l'année 2013.
Anti-Balaka
Les milices de Mokom, qui se sont baptisées "anti-Balaka" - ce qui signifie "anti-machette" - se sont constituées en réaction à la prise de contrôle de la capitale, Bangui, par la Seleka. Il avait nié toute implication dans l'effusion de sang, déclarant aux juges de la CPI en août qu'il était " engagé dans la recherche de la paix ".
Mokom a déclaré être revenu en République centrafricaine en février 2014, au plus fort des violences, après avoir fui vers la République démocratique du Congo voisine.
Les chefs d'accusation retenus contre Mokom comprenaient la conduite d'attaques contre la population civile, le meurtre, le viol et le pillage.
Changement de circonstances
Le procureur Khan a déclaré que la décision d'abandonner ces charges avait été prise après avoir examiné toutes les preuves et "un changement de circonstances concernant la disponibilité des témoins".
"Je suis tout à fait conscient que cette nouvelle risque d'être mal accueillie par de nombreux survivants et leurs familles", a-t-il déclaré.
"J'espère que beaucoup comprendront mes responsabilités légales et éthiques, qui consistent à me laisser guider par la loi et les preuves".
M. Khan a indiqué que son bureau se réservait le droit de délivrer un nouveau mandat d'arrêt si d'autres éléments de preuve venaient à être découverts.
La CPI a délivré un mandat d'arrêt à l'encontre de Mokom en 2018 et il a finalement été remis par les autorités tchadiennes l'année dernière.
Créée en 2002, la CPI est le seul tribunal indépendant au monde capable de poursuivre les personnes accusées des pires crimes de la planète.