Le procureur de la République près le tribunal de Grande instance de Bangui a annoncé, lundi, l'ouverture d'une enquête judiciaire contre l’ancien président de la Transition en Centrafrique Ferdinand-Alexandre N'Guendet.
"Le procureur près le tribunal de Grande instance de Bangui a constaté depuis ces derniers temps, qu'un groupe de personnes se présentant comme membres actifs d'une organisation criminelle dénommée Collectif des officiers libres des forces armées Centrafricains (Cofac), est à l'origine de multiples déclarations manifestement subversives sur les réseaux sociaux tendant à provoquer des troubles graves à l'ordre et à la paix dans la ville de Bangui", lit-on dans le document.
Selon le communiqué de presse du procureur, ce groupe criminel dans sa publication du 18 mai 2023, a informé de la désignation d'un certain Rodrigue Charly Kokama comme porte-parole du Cofac.
Ce dernier aurait enregistré et publié une communication vidéo appelant toutes les forces vives de la nation à une insurrection populaire suivie d'un coup d'État tout en faisant appel à Ferdinand Alexandre N'Guendet en vue de renverser le pouvoir exécutif.
"Ce faisant et comme pour répondre à l'appel, Monsieur Ferdinand Alexandre N'Guendet s'est autoproclamé chef de l'État de transition", précise le document.
Le procureur de la République du tribunal de Grande instance de Bangui affirme avoir ouvert une enquête judiciaire contre le porte-parole du Cofac et Ferdinand Alexandre N'Guendet pour " mouvement insurrectionnel contre les pouvoirs publics en vue de déstabiliser les institutions de la République".
L'appel de Ferdinand Alexandre N'Guendet avait été lancé dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux centrafricains en Sango, langue locale traduite en français par des internautes.
Selon de nombreux internautes, Alexandre N'Guendet aurait appelé les officiers de l'armée à renverser la régime de Touadera.
Le président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de la Centrafrique (Mdrec) n’a pas tardé à réagir après la déclaration de Ferdinand Alexandre Nguendet, menaçant de renverser le régime de Touadera par les armes.
Joseph Bendounga, avait qualifié d’illégale la démarche entreprise par son collègue de l’opposition Ferdinand Alexandre Nguendet.
"Les propos d’Alexandre Ferdinand N'Guendet sont subversifs et n’engagent que lui-même, il n’y a aucun personnel des FDS [Forces de défense et de sécurité Ndlr] disposé à le suivre", a rapporté le général de brigade Arcadius Bétibangui, sous-chef d'état-major des armées en charge de la planification pour rassurer l’opinion.
Pour rappel, Alexandre N'Guendet a été président de la transition en Centrafrique de 2013 à 2016 à la suite de la démission de Michel Djotodia.