Le gouvernement camerounais a accusé jeudi des députés et dirigeants de partis politiques de vouloir déstabiliser l'Etat dans la perspective de l'élection présidentielle prévue en 2025.
Dans son communiqué diffusé par la radio nationale, le ministre en charge de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, épingle sans les nommer certains députés et dirigeants de partis.
"Ils occupent l'espace médiatique et les réseaux sociaux pour diffuser des messages tendancieux et anti-républicains dans le but de troubler l'ordre public, discréditer l'État et provoquer des remous sociaux à des fins égoïstes", accuse-t-il.
"Seul le chef de l'État qui incarne les institutions de la République est habilité à s'adresser au peuple selon la formule consacrée +Camerounais, Camerounaises, mes chers compatriotes+", reproche aussi Paul Atanga Nji.
Traquer les contrevenants
Face à ces "déstabilisations", le ministre promet "qu'aucun écart de comportement ne sera toléré" et que les contrevenants seront "traqués où qu'ils se trouvent et traduits devant les instances judiciaires selon la gravité de leurs forfaits".
La sortie du ministre survient à un an et cinq mois de la prochaine élection présidentielle.
Dans cette perspective, des opposants se sont selon lui rendus coupables de "défier impunément l'autorité de l'État, inciter à la rébellion et menacer de mettre le pays à feu et à sang".
Nombre d'acteurs de l'opposition ont déjà annoncé leur volonté de prendre part à ce scrutin et de succéder à Paul Biya, 91 ans, à la tête de l'État depuis 1982.
"Inscrivez-vous pour aller aux élections dans la paix. Mais, je dis: +si des gens veulent que le pays bascule dans la violence, alors on basculera dans la violence+", a notamment déclaré mi-mai Maurice Kamto, principal opposant au pouvoir.
Il était arrivé deuxième à la présidentielle de 2018 et est candidat déclaré pour le prochain scrutin.