Par Kudra Maliro
Des hommes armés ont abattu un journaliste dimanche en fin de journée à Bamenda, une ville située dans la région troublée du nord-ouest du Cameroun.
Selon le syndicat local des journalistes, il s'agit du troisième meurtre d'un travailleur des médias dans le pays cette année.
Angela Quintal, chef du programme Afrique au sein du comité de protection des journalistes a confirmé à TRT Afrika que le journaliste Anye Nde Nsoh avait tué par les séparatistes qui l'auraient pris pour un membre de l’armée camerounaise.
"Le journaliste Anye Nde n’a pas été tué à cause de son métier de journaliste mais les séparatistes on crû qu'il faisait partie de l’armée camerounaise. Anye était en train d’animer une fête à Bamenda avant de sortir pour acheter les piles pour son microphone à l’extérieur de la salle où ces séparatistes l'ont abattu froidement" ajoute Mme Quintal.
Anye Nde Nsoh, 27 ans, chef du bureau de l'hebdomadaire The Advocate pour les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest, se trouvait dans un pub du quartier de Ntarikon à Bamenda.
Au début de l'année, un présentateur de radio et un journaliste ont été tués dans deux attaques distinctes à Yaoundé, la capitale, ou dans ses environs, ce qui a incité les Nations unies à exprimer leur inquiétude quant à l'environnement médiatique.
L'Association camerounaise des journalistes d'expression anglaise (CAMASEJ) a demandé l'ouverture d'une enquête.
"Cette nouvelle attaque contre un journaliste est celle de trop. Le conflit qui dure depuis longtemps dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a mis les journalistes en grave danger", a déclaré Jude Viban, président de la CAMASEJ.
L'attentat n'a pas été revendiqué jusqu'à présent.
La mort de Nsoh est survenue dans le cadre d'un conflit entre les autorités camerounaises et certaines factions séparatistes dans les régions anglophones, qui est devenu violent en 2017.
Des milliers de personnes ont été tuées dans les combats entre les séparatistes armés et les troupes gouvernementales, des atrocités ayant été commises des deux côtés.
‘’Malgré qu'Anye a été tué pour défaut d’identité, nous ne pouvons pas nier que le Nord-Ouest du Cameroun est devenu une zone rouge pour les journalistes. Notre organisation a répertoriée plus de 5 journalistes qui sont en prison au Cameroun et nous demandons qu'ils soient relâchés. Ils sont des journalistes, pas terroristes. Ils ne méritent pas cela’’ regrette M. Quintal