À Niamey, la manifestants ont marché sur près de trois kilomètres, avant de tenir un meeting à la "Place de la concertation" située devant le siège de l'Assemblée nationale.
Le correspondant d'Anadolu a constaté la présence de plusieurs membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l'organe militaire au pouvoir, ainsi que du gouvernement parmi les manifestants. "Non à la CEDEAO", "Vive la Confédération de l'Alliance des États du Sahel (AES) sont, entre autres slogans portés sur les banderoles affichées sur les lieux de la manifestation.
Plusieurs orateurs ont pris la parole au cours du meeting. "À partir d'aujourd'hui, c'est la fin de l'impérialisme au Niger et dans l'espace AES", a indiqué Effred Mouloul Al Hassane, secrétaire général de l'Union des scolaires nigériens (USN), la principale organisation des élèves et étudiants nigériens.
"L'avenir sera radieux pour nos pays", a promis le général Assoumane Abdou Harouna, gouverneur de Niamey.
"À partir d'aujourd'hui c'est fini entre la CEDEAO et nous. Nous sommes désormais dans l'AES et personne ne viendra nous parler de la CEDEAO", a indiqué, pour sa part, le Colonel Ibro Amadou, porte-parole parole du Chef de l'Etat Abdourahamane Tiani, s'exprimant dans la langue hausa. "Les six mois que la CEDEAO a donnés pour acter la sortie définitive de nos pays de cette organisation sont un piège", a-t-il martelé.
Selon Apanews, des centaines de manifestants se sont aussi rassemblés mardi à Ouagadougou pour célébrer le premier anniversaire du retrait de trois pays sahéliens – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
La manifestation, organisée par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC), a été marquée par une forte symbolique. Les participants, arborant les drapeaux des trois pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) ainsi que le drapeau russe, ont notamment mis en scène les « funérailles » de la Cédéao à travers un cercueil recouvert du drapeau français.
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé leur départ de la CEDEAO le 28 janvier 2024, accusant cette organisation d'être "instrumentalisée" par des puissances étrangères dont la France.
Selon les textes de l'organisation, cette décision devra devenir définitive un an après sa notification, soit le 29 janvier 2025. Cependant, lors d'un sommet extraordinaire de sa conférence de chefs d'État et de gouvernement tenu le 15 décembre dernier, la CEDEAO a décidé d'établir un délai de "transition" de six mois pour permettre d'organiser les modalités de départ des trois pays.