Le mouvement palestinien Fatah sollicite l'aide de l’Algérie pour unifier les différentes factions palestiniennes en vue de former un gouvernement d'union nationale en Palestine.
"L’Algérie a toujours pris parti pour la Palestine et pour la volonté populaire, sans condition, aucune, et loin de toute ingérence étrangère", a affirmé le secrétaire du Comité central du mouvement palestinien Fatah, Jibril Rajoub reçu, dimanche après-midi à Alger, par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Selon lui, le chef de l'Etat algérien a transmis un message clair au mouvement Fatah, dans lequel il a assuré que "2024 sera l’année de la consécration de l’établissement de l’Etat palestinien avec Al-Qods (Jérusalem Est, ndlr) comme capitale".
Poursuivant, Jibril Rajoub a estimé que « l’année prochaine sera effectivement l’année de la fin de l’occupation et de l’établissement de l’Etat palestinien, avec le début du mandat de l’Algérie en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies».
Évoquant la conjoncture difficile que traverse le peuple palestinien, il a indiqué que la nouvelle agression israélienne contre Gaza et la Cisjordanie "cible le projet de l’Etat" palestinien, qualifiant, au passage ce qui se passe dans la bande de Gaza de "dernier cri en termes de crime et de terrorisme d’Etat ".
Dans ce sens, il a précisé que les Palestiniens "ont toujours vu en l’Algérie, et en son peuple vaillant, sous la conduite du Président Abdelmadjid Tebboune, le symbole de l’unité de ce pays et la fierté de ce peuple.
"Nous sommes venus en Algérie, porteurs d’un message à son peuple et à son président, affirmant que nous fondons de grands espoirs en vous, l’Algérie ayant été d’un grand soutien pour la Palestine durant toutes les étapes historiques du parcours de la lutte nationale palestinienne, et ayant toujours constitué la source, à même de réunir toutes les conditions de protection du projet d’établissement de l’Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain, parallèlement au règlement de la question des réfugiés conformément aux résolutions de la légalité internationale", a-t-il ajouté.
Le dirigeant du Fatah a rappelé que "le soutien apporté par l’Algérie au peuple palestinien a pour but la cessation de la division des parties palestiniennes. Il s'est adressé, dans la foulée, directement au mouvement Hamas et au Djihad islamique, les invitant à s'animer de bonnes intentions pour former un gouvernement d'union nationale.
"Nous sommes face à un tournant décisif et un grand défi. Il est grand temps d’unifier nos positions", a-t-il lancé.
Jibril Rajoub a appelé également le Hamas «au nom de la direction palestinienne à adopter une approche politique en relation avec le projet de l’Etat de Palestine", les exhortant à «un consensus sous la bannière de l’Algérie qui ne cherche aucun intérêt et qui ne cède à aucun chantage, ni au Proche-Orient ni au-delà".
Insistant sur l'impératif de "réunir toutes les conditions pour la tenue d’élections palestiniennes nationales libres", il a fait savoir que "le Gouvernement national palestinien espéré doit être celui de tous les Palestiniens couvrant l’ensemble des terres palestiniennes en Cisjordanie, à Gaza et à El-Qods, un gouvernement qui assume pleinement ses responsabilités".
"Il est impératif que ce Gouvernement assume des missions claires et ait des références bien définies, notamment la préparation du peuple palestinien à la tenue d’élections libres et démocratiques en vue d’établir une alliance entre toutes les composantes du système politique national palestinien", a-t-il déclaré.
Et de poursuivre: "Il est grand temps de surmonter les désaccords et d’aller de l’avant, autant d’efforts dont dépend la tenue d’une conférence internationale visant à mettre un terme à la souffrance du peuple palestinien face à l’occupant sioniste inique".
Pour rappel, l'Algérie a accueilli, en octobre 2022, un sommet de réunification des rangs palestiniens qui a été sanctionné par une Déclaration, contenant l'engagement des différents acteurs à mettre fin à leurs divergences.